L'hiver ne semble pas la meilleure période pour observer les oiseaux de montagne. Cependant les années où la fructification est importante, notamment celles des épicéas et sorbiers, peuvent réserver de bonnes conditions d'observation.
Novembre annonce la venue de l'hiver. Les premières chutes de neige importantes, en octobre, voire septembre, ont déjà marqué le paysage. Les mélèzes sont encore parés du doré de l'automne et le ciel est d'un bleu glacial. Dans les bois, les derniers pieds de moutons et chanterelles tentent leur chance. Tétras lyre, chouettes de Tengmalm et chevêchette entonnent leurs derniers couplets alors que les accenteurs alpins reviennent quémander les graines à la mangeoire dès que la météo tourne à la neige.
En décembre, malgré le début officiel de l'hiver, rien n'est certain. Bien souvent, ces dernières années la sous-couche tombée en fin d'automne ne tient pas et l'enneigement peut manquer. Ce qui permet de profiter des belles journées d'anticyclone pour continuer à randonner à la recherche des oiseaux. La forêt se fait plus calme et l'on entend surtout les casse-noix mouchetés, cantonnés sur leurs territoires à surveiller leurs caches de graines d'arolle. On croise de temps à autre un Pic noir ou une ronde de Mésanges noires, boréales, roitelets huppés et grimpereaux.
A partir de janvier, un anticyclone de plusieurs semaines passé à rêvasser sur les falaises ensoleillées de la Romanche peut subitement alterner avec des journées de blizzard glacial. C'est l'occasion d'aller chercher perdrix grises et rouges qui bravent la tempête ou d'attendre les niverolles sur le balcon qui viennent se ravitailler à la mangeoire.
Pendant les belles journées, sur les falaises, on croise de temps en temps un Tichodrome échelette et des bandes de Chocards à bec jaune jouent dans les thermiques. Régulièrement les aigles royaux viennent inspecter les crêtes.
Les bonnes années, quand les épicéas et les sorbiers sont chargés de fruits, de grandes bandes de Grives litornes nous rendent visite. Les grives draines se mêlent à elles, ainsi que quelques Merles à plastrons alpestres qui hivernent dans nos forêts. Ils viennent concurrencer les nombreux Bec-croisés des sapins que l'on repère aux pignes de pins qu'ils laissent échapper en les vidant de leurs graines.
En février, alors que les Grands corbeaux se livrent à leurs acrobaties au-dessus des forêts, le retour des Venturons montagnards marque le passage au printemps ornithologique. Mésanges, pinsons, merles et grives musiciennes chantent à tue-tête à partir de la fin du mois.
Lien vers l'article : Observer les oiseaux au printemps, à Chamrousse.
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